L’opérateur français Orange se prépare à lancer des services IoT (Internet of  Things : Internet des Objets) dans 17 villes de l’Hexagone, sur la base de sa technologie propriétaire LoRa mais garde toutes les options ouvertes, en attendant l’arrivée d’une future technologie cellulaire standard.

Après avoir annoncé en septembre son ambition de devenir « l’opérateur numéro un de l’Internet des Objets » (IoT : Internet of Things), Orange va donc lancer un réseau dans 17 villes de France au premier trimestre, avant de passer dans un second temps au stade national. Les localités concernées sont Angers, Avignon, Bordeaux, Douai/Lens, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Rouen, Toulon, Toulouse et Strasbourg.

LoRa n’est qu’une des (au moins) six options technologiques offertes aux opérateurs désireux de déployer des réseaux IoT destinés à des applications basse bande passante et basse consommation comme les compteurs de gaz ou d’électricité, ou encore les distributeurs automatiques de boissons, un marché couvert par l’appellation Low Power Wide Area (basse consommation zone étendue), ou LPWA.

La technologie LoRa a été développée par le fabricant de semi-conducteurs Semtech. Une alliance industrielle a ensuite été établie pour développer et promouvoir la solution. Parmi les membres fondateurs figurent Actility (qui a reçu cette année 3 millions d’euros de cash d’Orange, sans compter des prises de participation de KPN et Swisscom), Cisco, Bouygues Telecom et Proximus.

Bien que cette association s’efforce de pousser à l’adoption d’un standard mondial pour la LPWA, des interrogations subsistent quant à la pérennité à long terme de la technologie. Elle dispose d’une certaine marge d’avance, mais, comme la technologie rivale Sigfox, LoRa ne fonctionne que sur du spectre non licencié et elle ne pourra probablement pas offrir les économies d’échelles promises par les offres IoT cellulaires futures.

Orange a donc insisté sur le fait que le groupe « continue son travail de standardisation sur des réseaux cellulaires (2G/4G) optimisés pour l’IoT ».

Vers la fin de l’année, Orange et Ericsson vont procéder au « premier essai d’utilisation de réseaux 2G/4G ». Les tests techniques se focaliseront sur la couverture des zones réputées difficiles comme les sous-sols et sur les capteurs.

Orange travaille en particulier en « première mondiale » avec Ericsson sur un déploiement Extended Coverage-GSM (EC-GSM) basé sur la bande des 900 MHz. Les spécifications pour l’EC-GSM doivent être définies et ratifiées par le 3GPP au premier trimestre 2016.

L’opérateur français et l’équipementier suédois travaillent également sur une autre première, un essai IoT LTE en partenariat avec le fabricant de chipsets Sequans.

Les réseaux cellulaires optimisés pour l’IoT devraient devenir opérationnels en 2017, un créneau également convoité par les technologies NarrowBand LTE et LTE-Machine (LTE-M).

Reflétant l’approche  multi-technologique d’Orange, Alain Maloberti, Senior Vice-President des Orange Labs Networks, a précisé : « L’IoT est un secteur capital d’Essentials 2020, le plan stratégique d’Orange, et la France devrait jouer un rôle clé dans son décollage en Europe. De façon à étendre notre offre de connectivité, nous sommes en train de déployer un réseau LoRa. En même temps, nous préparons le futur des réseaux cellulaires. Et nous sommes heureux de collaborer avec Ericsson pour être le premier opérateur capable de démontrer l’IoT sur le GSM et la LTE de façon à le déployer avant que la 5G ne soit disponible sur le marché. »

Orange escompte tirer 600 millions de CA de l’IoT en 2018.