Zeinal Bava, P-dg de Oi, quatrième opérateur brésilien, et architecte de sa fusion avec Portugal Telecom, quitte ses fonctions, ce qui pourrait porter un rude coup à un accord de l’opérateur portugais avec le groupe d’origine française Altice, tout récemment annoncé. Oi a annoncé que Bayard Gontijo, son directeur financier, prendra en charge les fonctions de dirigeant avant que le conseil d’administration ne nomme un nouveau P-dg. Aucun délai n’a cependant été fixé.

Parallèlement, Oi a répondu de façon équivoque aux médias brésiliens qui évoquaient un projet de revente de Portugal Telecom et un repli sur le marché domestique, expliquant « qu’aucune décision n’a été prise quant à la vente de ses intérêts au Portugal, et qu’aucune offre [de rachat] n’a été reçue. »

Toute l’affaire est partie d’une dépêche Bloomberg daté d’hier, mentionnant qu’Altice, dont la stratégie intègre câble et mobile, s’était porté candidat au rachat de Portugal Telecom, offre qui remettrait évidemment en cause les plans de fusion de l’opérateur portugais avec Oi. Altice, la holding dirigée par Patrick Drahi, visait selon Bloomberg à conclure l’affaire « d’ici quelques semaines », selon des sources anonymes proches du dossier. Mais cet accord aurait du bien entendu être approuvé par Oi, qui contrôle l’entité issue de la fusion avec Portugal Telecom convenue en octobre 2013.

Bien que la transaction entre Oi-Portugal Telecom ne soit pas finalisée, les Portugais ont en effet déjà transféré leurs parts domestiques outre-Atlantique, tout en conservant une part minoritaire dans l’entité nouvelle.

Si la fusion Oi-Portugal Telecom était caduque, Oi serait alors libre de participer au processus de consolidation du marché en cours au Brésil. Oi a déjà suscité l’intérêt de Telecom Italia, qui contrôle TIM Participacoes, le deuxième opérateur brésilien. Parallèlement, Oi cherche des partenaires pour acquérir conjointement les parts de l’opérateur italien dans TIM.

A noter qu’Altice entretient déjà des activités sur le câble au Portugal, dont le futur en cas d’acquisition de Portugal Telecom reste marqué d’un point d’interrogation. En avril, Numericable, le câblo-opérateur français contrôlé par Altice, a racheté SFR, le deuxième opérateur de l’Hexagone. Il est à noter que Patrick Drahi avait indiqué lors d’une conférence d’investisseurs en septembre que la stratégie d’Altice était de miser sur les marchés où le groupe est déjà présent, comme le Portugal et la Belgique.