La France ne suivra pas le modèle allemand de distribution des fréquences 5G, en raison du manque d’appétit de l’industrie locale pour l’acquisition de licences privées. C’est ce qu’a indiqué Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances, dans une interview à l’agence France Presse.

Selon la ministre, le manque de demande claire de la part du secteur privé signifie qu’il n’y aurait pas de spectre alloué à des parties tierces et que les opérateurs recevront la totalité des droits aux fréquences 5G.

La politique française d’attribution diffère considérablement de celle adoptée outre-Rhin, où une part importante du spectre est réservée aux géants industriels – au grand dam des opérateurs.

Le mois dernier, Timotheus Hoettges, pdg de Deutsche Telekom, s’est ainsi plaint qu’un quart du spectre 5G disponible n’est pas proposé dans la vente aux enchères en cours, créant ainsi une pénurie artificielle. Selon M.Hoettges, un tel choix ne peut qu’entraîner une hausse des prix et priver les opérateurs des liquidités nécessaires pour bâtir leurs réseaux.

Bien qu’il n’y ait apparemment pas de demande en France hors du secteur des opérateurs, les industriels allemand se montreraient prêts à acquérir des licences locales. Selon Reuters, Volkswagen, BASF, Daimler et Siemens seraient déjà intéressés.

La Bundesnetzagentur, le régulateur allemand, prévoit d’attribuer des licences locales dans le courant du second semestre 2019. Dans un communiqué publié le mois passé, son président, Jochen Homann, a expliqué qu’offrir des fréquences directement aux industriels leur permettrait d’accorder exactement les réseaux à leurs besoins.

Au-delà du cas souvent cité des usines connectées, le régulateur espère que les licences locales profiteront également aux secteurs de l’agriculture et des forêts.