La décision britannique de démonter tous les équipements de réseaux 5G fabriqués par Huawei avant 2027 pourrait coûter 18,2 milliards de livres (près de 20 milliards d’euros) à l’économie du Royaume-Uni, assure un rapport commandé aux analystes d’Assembly par l’équipementier chinois.

Le gouvernement britannique ayant précisé qu’il s’attendait, suite à sa décision, à des retards pouvant aller jusqu’à trois ans dans le déploiement de la 5G, Assembly a repris cette estimation pour étudier plus avant les conséquences possibles et expliquer qu’un démontage des équipements Huawei avant 2027 « conduirait à des retards de déploiement supplémentaires et un coût plus élevé tant pour le Royaume-Uni que pour les opérateurs ».

Ces douze derniers mois, les opérateurs outre-Manche ont réalisé des avancées significatives dans le déploiement de la 5G, mettant le pays en bonne position pour en récolter les bénéfices économiques, affirme le document. Mais le rythme de cette progression pourrait être freiné dans le futur, impactant la compétitivité du pays sur la scène mondiale et limitant les retombées positives retirées d’une position de leader de la 5G.

Opportunités perdues
Pour parvenir au total de 18,2 milliards de livres, les analystes ont d’abord estimé que les trois années de retard coûteraient 10 milliards en gains de productivité sacrifiés. S’y ajouteraient 4,7 milliards liés à l’abandon d’autres bénéfices que le secteur britannique du mobile aurait pu tirer d’une position de leader mondial de la 5G, les industries associées étant privées, elles, de 2 milliards de retombées. L’économie au sens large perdrait quant à elle aux alentours de 1,5 milliard.

Matthew Howett, analyste principal et fondateur d’Assembly, explique que d’autres restrictions infligées à Huawei aux Etats-Unis pourraient encore coûter plusieurs milliards supplémentaires aux opérateurs britanniques.

« Ce rapport réaffirme que le retard de déploiement de la 5G aura un coût caché pour l’économie et un impact sur la productivité à une échelle que le Royaume-Uni ne peut guère se permettre au vu des circonstances actuelles », résume Matthew Howett.