La fragmentation du marché, inévitablement sans doute, s’est révélée le thème dominant de la session du Mobile World Congress intitulée « Libérer la valeur des plates-formes IoT ».

Saverio Romeo, analyste chez Beecham et modérateur de la session, a remarqué qu’il existait environ 300 plates-formes IoT en service aujourd’hui.

« Il y a énormément de standards et pas de vainqueur clair », a regretté Angelo Corsaro, directeur technique de PrismTech, société concentrée sur l’IoT pour l’industrie.

Mihai Voicu, directeur sécurité chez Telit, a confirmé l’existence d’une « cacophonie de standards », ajoutant qu’il était du coup difficile d’opter pour la bonne solution. Mais il a cependant mis en lumière les caractéristiques qui devraient définir le succès d’une plate-forme. « Il est important qu’une plate-forme IoT normalise les données, a-t-il indiqué. Et à ce titre, celles qui facilitent intégration des API et sont horizontales seront celles qui réussiront. »

Des API faciles à utiliser et la normalisation des données devraient également aider un système IoT à se connecter à un autre, a encore souligné Mihai Voicu : « Au final, les plates-formes IoT sont conçues pour aider l’analyse des données, et je peux imaginer des plates-formes basées dans le cloud interagissant les unes avec les autres. »

Il a ensuite donné l’exemple d’une plate-forme de gestion de l’énergie travaillant dans l’intérêt du consommateur dans le cadre d’un habitat intelligent.

Angelo Corsaro a cependant objecté que les plates-formes IoT, qui expédient les données émises par les appareillages dans le cloud où elles sont traitées pour en tirer de la valeur, posent problème dans le sens où elles aboutissent à des conclusions pas forcément vraies.

« L’IoT centré sur le cloud présume, par exemple, que vos appareils sont toujours connectés, mais ça n’est pas forcément le cas, de sorte que vous ne pouvez pas envoyer des données dans le cloud en permanence, a-t-il précisé. Ce genre de fonctionnement suppose en outre que vous disposez toujours de la bonne bande passante et du bon temps de latence. Et bien des entreprises ne sont pas forcément rassurées à l’idée de voir les données quitter leur enceinte. »

L’approche alternative, propose Angelo Corsaro, serait de rapprocher la puissance de calcul des appareils connectés au réseau.

David Sharp, directeur de la technologie chez Ocado, un supermarché en ligne basé au Royaume-Uni, a pour sa part expliqué aux participants que sa société, en partenariat avec Cambridge Consultants, avait construit entièrement sa propre plate-forme pour traiter et livrer des commandes précises, selon lui, à 99,3 %.

Ocado a également des plans pour intégrer ses systèmes à l’habitat intelligent – par exemple pour surveiller le contenu des frigos – et entrevoit d’utiliser ces informations pour proposer des offres aux clients. David Sharp s’est cependant inquiété du fait que la multiplication des plates-formes domestiques compliquerait la collecte des données.