La proposition allemande de réduire de 4 % la commission exigée par les opérateurs pour les terminaisons d’appels sur leur réseau a été mal reçue par la Commission Européenne, selon le quotidien britannique Financial Times. L’offre de la Bundesnetzagentur (BNetza), le régulateur national, est en effet bien en dessous des 40 % de réduction exigées par la CE des opérateurs d’outre-Rhin, qui affichent les tarifs les plus élevés d’Europe.

“Un tel comportement du régulateur allemand équivaudrait pratiquement une déclaration de guerre, a glissé un représentant anonyme de la Commission. Il sait qu’il brise là l’esprit de tous les accords passés jusqu’à présent, et peut-être même la loi elle-même. »
La réduction envisagée en Allemagne est de €0,0179 la minute à €0,0172, applicable au 1er décembre. La BNetza a également offert une réduction supplémentaire à €0,0166 allant du 1er décembre 2015 à la fin novembre 2016. Des consultations sur ces baisses de tarif sont ouvertes jusqu’au 1er octobre et sont sujettes à l’approbation de la CE.

De son côté, le régulateur allemand explique pour sa part avoir tenu compte des vues de la commission mais que ses révisions reflètent le coût d’un service efficace pour un opérateur mobile.
« La décision de la Bnetza écarterait d’avantage l’Allemagne des moyennes européennes et motiverait une intervention musclée, ou un défi légal, de la part des institutions européennes », commente en attendant dans le FT Hannes Wittig, analyste chez JP Morgan. De fait, ce n’est pas la première fois que Bruxelles croise le fer avec le régulateur allemand.

Début 2014, la Commission a rejeté une requête de l’autorité allemande de la concurrence de contrôler le projet d’acquisition d’E-plus par l’opérateur rival Telefonica Deutschland.