Ren Zhengfei, pdg et fondateur d’Huawei, s’est montré étrangement peu enthousiaste devant le virement de bord accompli par la Maison Blanche à propos de l’embargo dont son groupe est victime.

Donald Trump a annoncé au sommet du G20 à Osaka qu’il avait discuté du cas d’Huawei avec Xi Jingping, le président de la République populaire de Chine, et convenu que les États-Unis « continueraient  à vendre l’énorme quantité de produits qui entrent dans les choses variées » fabriquées par Huawei.

Le président Trump avait ajouté qu’il avait passé cet accord « afin que les sociétés américaines puissent aller de l’avant » en dépit des problèmes causés par l’embargo décidé par son propre Département du Commerce : « Les sociétés n’étaient pas vraiment satisfaites de ne pas pouvoir vendre parce qu’elles n’avaient rien à voir avec ce qui se passait potentiellement avec Huawei. »

« Les déclarations du président Trump sont bonnes pour les sociétés américaines, a commenté M.Ren pour le Financial Times. Huawei veut également continuer à acheter des produits aux sociétés américaines. Mais ça n’a guère d’impact sur ce que nous faisons actuellement. Nous allons continuer à nous concentrer pour faire bien notre travail. »

Avant l’annonce de Donald Trum, Ren Zhengfei avait déjà expliqué au FT que sa société était « très confiante » dans la perspective de trouver des sources d’équipement alternatives  en Chine ou ailleurs.

M.Ren a par ailleurs affiché son optimisme tout au long des péripéties qui ont affecté son groupe. En mai, il a ainsi réaffirmé que sa société survivrait à l’embargo américain parce qu’il s’était déjà préparé à l’éventualité.

Après avoir admis plus tard que les mesures américaines représentaient un manque à gagner de 30 milliards de dollars sur les deux prochaines années, il s’est montré confiant quant à un retour à la croissance du CA à partir de 2020.

Donald Trump doit rencontrer ces prochains jours des représentants des agences de sécurité américaines afin de discuter de l’allègement des restrictions concernant Huawei.

A Washington, Donald Trump a du faire face à face à de sévères critiques après sa volte face relative à l’embargo qui interdit la livraison de composants et de logiciels américains à Huawei. Larry Kudlow, directeur du National Economic Council, a défendu le président, notant que les restrictions concernant Huawei étaient loin d’être toutes levées.

Certains sociétés américaines ont déjà cherché de leur côté à contourner l’embargo. Si les exportations directes depuis les États-Unis sont interdites, la mesure ne s’applique pas aux composants et équipements fabriqués dans les pays tiers à condition qu’ils n’intègrent pas plus de 25 % de produits Made in America.