Des politiciens américains ont prévenu Facebook et Apple qu’ils pourraient bientôt se voir légalement obligés de donner à la police un accès aux appareils et données cryptés s’ils ne font pas d’eux mêmes un effort dans cette direction.

Lors d’une audience au Congrès, le sénateur Lindsey Graham (républicain) a répété que le cryptage des transmissions offre l’impunité aux activités criminelles et exprimé sa frustration de voir que le problème est ignoré.

« L’an prochain à la même date, si nous n’avons pas trouvé de solution qui vous convient, nous vous imposerons notre volonté », a déclaré le sénateur.

La menace intervient plus d’un an après que les gouvernement des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, d’Australie et de Nouvelle-Zélande ont menacé de prendre des mesures pour régler le problème.

Pendant l’audience, Cyrus Vance, avocat général du district de New York, a expliqué que le cryptage complique la récupération d’informations dans les mobiles dans le cadre des enquêtes policières, notant que la proportion d’appareils Apple verrouillés est passée de 60 % en 2014 à 82 % en 2019.

M.Vance affirme que les grands de la techno ont porté atteinte au système judiciaire et qu’un texte de loi « assurant un accès légal » est la seule solution.

Erik Neuenschwander, en charge de la protection des données privées chez Apple, a répliqué qu’autoriser un accès à la police faciliterait tout autant le piratage par des gens mal intentionnés, tandis que Jay Sullivan, son homologue chez Facebook, a noté que des sociétés locales proposeront à l’étranger des services de cryptage si les sociétés américaines ne les offrent pas.