Huawei a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires meilleure que prévu pour son premier semestre 2019, malgré les restrictions imposées depuis mai par le département du commerce américain.

Le CA de Huawei est en augmentation d’environ 30 % sur la période par rapport au premier semestre 2018, l’équipementier chinois ayant pris soin de stocker des pièces et autres composants critiques avant que les mesures de Washington n’entrent en vigueur, rapporte Bloomberg.

Le fondateur et pdg de Huawei, Ren Zhengfei, a prévenu en juin que les restrictions imposées par Washington représenteraient un manque à gagner d’environ 30 milliards de dollars sur les deux prochaines années, avec un CA ramené aux alentours de 100 milliards cette année.

En 2018, le CA d’Huawei a augmenté de 19,5 % pour atteindre 105 milliards de dollars, tandis que le CA au premier trimestre 2019 a bondi de 39 % par rapport à 2018.

Tremplin 5G
Ce résultat suit l’annonce la semaine passée de la signature de 50 contrats commerciaux sur la 5G, dont 28 avec des opérateurs européens.

Ken Hu, président tournant du directoire, a indiqué en avril qu’il anticipait un déploiement plus rapide que prévu des réseaux 5G, traduit en croissance à deux chiffres pour sa division réseau in 2019.

La question est maintenant de savoir quand Huawei va commencer à ressentir l’impact de l’embargo, en attendant le résultat des enquêtes portant sur les allégations de portes dérobées qui permettraient au gouvernement chinois d’espionner les autres nations.

Afin de réaliser une alternative à Android, OS dont l’utilisation pourrait lui être interdite, la société chinoise a porté à 10 000 le nombre des employés chargés nuit et jour du développement, affirme Bloomberg.

A noter que l’actualité continue à souffler le chaud et le froid sur l’industriel chinois. Ainsi le gouvernement britannique a annoncé le 23 juillet le report de sa décision sur la possibilité d’Huawei de participer localement au déploiement de la 5G.

Si le fabricant est officiellement écarté des éléments sensibles de l’infrastructure depuis une décision prise en avril par le National Security Council, de grands opérateurs comme EE et Vodafone continuent de faire appel aux matériels de l’équipementier pour leurs nouveaux réseaux.

« Tout montre qu’exclure Huawei coûterait 7 milliards de livres à l’économie britannique et renchérirait le coût des réseaux 5G, ainsi que les prix pour tous les utilisateurs d’appareils mobile », a expliqué Victor Zhang, vice-président d’Huawei à la BBC, réaffirmant l’innocence de sa société et sa confiance dans la poursuite de relations sereines avec les opérateurs.

Plus gênant, le Washington Post a publié le 22 juillet des informations selon lesquelles Huawei aurait aidé à construire et maintenir un réseau 3G en Corée du Nord, en violation potentielle des restrictions sur les exportations imposées par les États-Unis. L’industriel chinois n’a ni confirmé ni contesté la validité des documents présentés dans l’article, mais simplement signalé qu’il n’avait pas d’activités commerciales en Corée du Nord. La nouvelle relance en attendant les revendications de politiciens américains décidés à maintenir Huawei sur liste noire en dépit des efforts consentis récemment par Donald Trump pour assouplir les restrictions.