Des offres de connexion gratuites encouragent l’adoption du numérique en Afrique subsaharienne en permettant aux opérateurs de contourner les réticences budgétaires de leurs clients tout en démontrant l’intérêt des services basés sur les données, a expliqué Raul Martinez, directeur de la communication de Millicom, à Mobile World Daily.

Selon Raul Martinez, de nombreux écueils gênent l’accès à Internet en Afrique subsaharienne, en particulier une couverture réseau insuffisante et un coût d’accession trop élevé. La disponibilité des branchements par large bande fixe ou Wi-Fi est négligeable en raison d’un taux de pénétration embryonnaire, faisant du mobile l’unique moyen de connecter la plupart des habitants de cette région du monde.

Mais même là où la couverture mobile existe, le coût reste une difficulté. D’où l’offre d’abonnements gratuits destinés selon Raul Martinez à réduire la fracture numérique et à favoriser l’adoption de services basés sur les données : « Notre expérience montre que l’offre non-payante permet d’étendre l’adoption de l’Internet au-delà du contenu gratuit, les utilisateurs continuant d’explorer de nouveaux contenus au-delà de leur première expérience et comprenant mieux l’intérêt de payer pour des données. »

En 2014, Millicom a lancé avec Facebook son premier programme d’accès gratuit en Tanzanie, où la consommation de données était inférieure de 16 % au taux moyen constaté en Afrique subsaharienne. En un an,  Millicom a permis d’augmenter de 85 % le nombre des consommateurs de données, et converti de nombreux utilisateurs d’offres gratuites en abonnés payants par le biais de partenariats avec des revendeurs assurant l’accès à des terminaux à bas coûts.

Millicom a offert par la suite des programmes similaires au Sénégal et au Tchad, où le nombre des consommateurs de données a respectivement augmenté de 37 et 56 % un an après le lancement.

« Nous avons besoin de continuer à donner à nos clients la possibilité de tester puis acheter des produits basés sur les données, a conclu M.Martinez. Au final, nous voulons rentabiliser les données et nous voyons dans les offres gratuites une façon de segmenter le marché et de limiter la dilution des rentrées tout en développant la consommation. »