Les autorités qui réservent du spectre 5G pour les industries verticales risquent de gêner les opérateurs, ralentissant le déploiement, réduisant le périmètre de couverture et dégradant les performances des réseaux, avertit la GSMA.

Dans un article définissant la position de l’industrie du mobile vis-à-vis de l’attribution de spectre 4G et 5G à des applications verticales, l’association internationale des opérateurs de téléphonie mobile note que les régulateurs doivent actuellement faire face à l’appétit croissant de plusieurs secteurs d’activités.

La GSMA considère cependant que détourner ainsi une partie du spectre au profit d’intérêts privés aura des conséquences importantes au niveau national, et même « particulièrement graves » dans les pays pauvres en spectre de milieu de bande.

Ces allocations, ajoute la GSMA, risquent en outre d’être sous-utilisées et remettent en cause l’équité des procédures d’attribution.

La GSMA presse donc les autorités de permettre aux opérateurs de répondre aux besoins croissants de l’industrie.

« Les opérateurs mobiles appuient déjà les industries verticales et sont capables d’offrir aux réseaux privés le spectre dédié dont ils ont besoin, explique l’article. Les régulateurs doivent également adapter leurs méthodes d’attribution pour satisfaire les besoins verticaux sans dégrader au-delà la 5G. »

La GSMA cite en exemple la Finlande, où les autorités ont attribué la totalité de la bande des 3,5 GHz aux opérateurs mobiles et instauré un cadre de régulation jetant les bases  d’une collaboration efficace.

Parmi les autres options viables présentées dans l’article figurent la mise en place de politiques de partage ou de location de spectre soigneusement élaborées destinées à ceux qui veulent développer des réseaux privés. La GSMA souligne par ailleurs l’importance d’utiliser du spectre hors licence pour de nombreuses applications verticales.

Le processus d’allocation de spectre aux industries varie selon les pays. La France, par exemple, a choisi de le réserver aux seuls opérateurs mobiles, tandis que les autorités allemandes ont été sévèrement critiquées par Deutsche Telekom, l’opérateur historique outre-Rhin, pour avoir engendré une pénurie artificielle en réservant une part de spectre 5G à des activités privées.