Apparemment satisfaite de la consolidation récente en Allemagne et en Irelande, l’agende de cotation Fitch a changé cette semaine son appréciation de l’industrie des télécoms européennes de « négative » à « stable », notant que « les politiques se concentrent de plus en plus sur l’encouragement de la croissance alors que les régulateurs en exercise cherchent à inciter les opérateurs à investir dans les infrastructures réseau. »

Les mouvements de consolidation, en tous cas, continuent. Cette semaine, par exemple, TeliaSonera et Telenor se sont accordés pour fusionner leurs activités danoises. Si le marché est conclu, les deux sociétés seront partenaires à parts égales dans une nouvelle association capable de rivaliser avec TDC, le leader du marché.

TeliaSonera/Telenor et TDC atteindraient alors autour de 40 % de parts du marché mobile, si le régulateur national et la Commission Européenne approuvent la fusion. Ce qui n’est pas forcément gagné. Cette semaine en effet, l’Autorité de la concurrence norvégienne a émis des réserves sur l’acquisition de Tele2 par TeliaSonera en Norvège à cause de menace possibles sur la concurrence.

Au Danemark, TeliaSonera et Telenor expliquent qu’ils attendent le feu vert de l’Union Européenne et un bouclage de la transaction courant 2015. L’entité combinée disposerait d’une base de 3,76 millions de connexions (chiffres GSMA Intelligence pour le 3e trimestre 2014), contre 3,78 pour TDC, et un CA de plus 1,5 milliard de dollars. Le 3e opérateur du pays, 3 (Hutchison), dispose de 1,1 millions de connexions et 12 % de part de marché.

En attendant, c’est vers le Sud que la CE porte ses regards : elle a ouvert une enquête sur l’offre de rachat de l’opérateur fixe et MVNO espagnol Jazztel par Orange pour 3,4 milliards d’euros.

La fusion proposée donnerait naissance en Espagne au deuxième opérateur fixe large bande et renforcerait la position d’Orange sur le marché mobile, où le Français est aujourd’hui en troisième position.

« Bien que l’entité fusionnée ne se trouverait pas en position dominante, la Commission s’inquiète que la transaction proposée puisse mener à une baisse significative de la pression concurrentielle dans les services d’accès internet fixes et les offres multiples fixes-mobiles », a indiqué la Commission dans un communiqué.

Le nombre d’opérateurs fixes espagnols passerait de 4 à 3. Et la perte de Jazztel comme une facteur important de concurrence pourrait mener à des hausses de prix sur ces services, répercutées sur les consommateurs, ajoute la CE. Les régulateurs antitrusts européens redoutent également que la nouvelle entité issue de la transaction perdent une partie de sa motivation à concurrencer ardemment Telefonica et Vodafone.

La Commission a 90 jours ouvrés pour prendre une décision, ce qui la reporte au plus tard au 24 avril 2015.