Le menuet – un pas en avant, un pas en arrière… – autour de la consolidation du marché français des télécoms est reparti pour un tour jeudi quand Dexter Goei, le directeur général d’Altice, la maison mère de Numericable, s’est déclaré ouvert à l’idée de racheter Bouygues. « Aujourd’hui, nous nous concentrons sur l’intégration de SFR, mais si nous recevons un coup de fil de Bouygues vendredi, alors pourquoi pas ?, a-t-il déclaré à la conférence TMT de Morgan Stanley à Barcelone. Il y a là un gros potentiel de synergie. »

Ce « pourquoi pas ? » pose toute de même quelques questions. A commencer par le fait que Numericable vient d’acheter SFR pour créer le deuxième opérateur français derrière Orange. Altice propose en outre actuellement d’acquérir Portugal Télécom pour 7,025 milliards d’Euros, (contre une offre de 7,075 milliards de la part d’Apax Partners et Bain Capital). Si l’acquisition est finalisée au Portugal, l’ensemble constituerait un énorme morceau à digérer.

Néanmoins, Bouygues Telecom est « attentif à toute évolution du marché des télécoms en France », a déclaré vendredi un porte-parole à Reuters. C’est que le n°3 français est sur la sellette. Son CA a diminué de 5 % pour atteindre 3,3 milliards d’euros pour les neufs premiers mois de cette année. Ce chiffre est à comparer avec les 3,07 milliards d’euros réalisés par Iliad, le n°4, sur la même période, dont une augmentation de 11,8 % à 1,055 milliards d’euros au troisième trimestre.

Un éventuel rachat de Bouygues par Altice servirait les intérêts d’Orange qui, comme tous les acteurs du marché, subit une guerre des prix effrénée. L’opération pourrait cependant nuire à la fois aux consommateurs et à Iliad, qui se trouverait de nouveau loin derrière ses concurrents.