La Commission Européenne (CE) réclame à Google 4,3 milliards d’euros, amende record infligée après trois ans d’enquête pour abus de position dominante. Le géant du Net est jugé coupable d’avoir imposé aux fabricants de téléphones fonctionnant sous Android d’inclure ses apps et de les placer en position d’accès privilégié sur leurs appareils.

L’exigence de lier Android aux apps empêche de facto une concurrence loyale, estime la CE, bien que Google maintienne n’avoir pas obligé les fabricants à précharger ses apps.

La CE affirme que Google a imposé des restrictions illégales aux fabricants d’appareils équipés d’Android et aux opérateurs de réseaux mobiles depuis 2011 afin de consolider sa position dominante dans le domaines des recherches sur internet. Google doit maintenant cesser ces pratiques « dans les 90 jours ou faire face à des pénalités pouvant atteindre jusqu’à 5 % du chiffre d’affaire mondial quotidien » d’Alphabet, la maison mère, a précisé la CE dans un communiqué.

« Ces pratiques privent les concurrents de la possibilité d’innover et de se distinguer sur leur mérite. Elles ont privé également les consommateurs européens des bénéfices d’une compétition réelle dans la sphère importante du mobile. C’est illégal au regard des règlements antitrust de l’UE », a précisé lMargrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, le 18 juillet.

L’amende dépasse largement les 2,4 milliards déjà infligés en 2017 à Google pour des infractions liées à son comparateur commercial. A noter qu’une autre enquête concernant AdSense, le service publicitaire de Google, est encore en cours.

« Android a créé davantage de choix pour tout le monde, pas moins. Un écosystème vivant, des innovations incessantes, et des prix plus faibles qui sont des marqueurs classiques d’une concurrence robuste », a riposté Google par la voix d’Al Verney, son porte-parole.

Suzanne Rab, juriste, a expliqué à BBC News que Google peut faire appel de la décision devant une cour européenne, « procédure qui pourrait demander non pas des mois mais des années ».