La Commission Européenne vient de lancer une enquête sur le rachat du spécialiste de l’authentification Gemalto par Thales pour 4,8 milliards de dollars. La CE s’inquiète de l’impact de cette acquisition sur l’équilibre concurrentiel dans le secteur des matériels de sécurité.

Dans un communiqué, la CE explique que la transaction regrouperait les deux plus gros fournisseurs de modules de sécurité pour entreprises, avec pour conséquence possible une réduction de l’offre et une augmentation des prix.

L’enquête examinera d’abord le niveau de concurrence entre les deux sociétés et avec les autres acteurs du secteur, ainsi que la capacité des solutions logicielles à offrir le même niveau de sécurité que les produits basés sur du matériel.

« Notre société est de plus en plus dépendante de la capacité des solutions de protection des données à sécuriser toutes sortes d’informations, à caractère social, commercial ou personnel », explique Margrethe Vestager, commissaire européenne en charge du respect de la concurrence.

La commissaire ajoute que la CE veut s’assurer que la fusion ne conduira pas à « des prix plus élevés ou une réduction du choix de matériels de sécurité pour les clients qui cherchent à encrypter leurs données de façon sûre. »

La CE a jusqu’au 29 novembre, soit 90 jours ouvrés, pour donner son accord au rachat.

En réponse, un porte-parole de Thales a assuré à Mobile World Live que le groupe souhaite boucler l’affaire avant la fin de l’année, conformément à la feuille de route convenue.

« Nous poursuivons des discussions très constructives avec la CE et nous restons à sa disposition pour lui fournir toutes les informations qui seront nécessaires à l’évaluation de cette transaction », ajoute Thales.

Impact mondial
Le groupe Thales s’est assuré du rachat de Gemalto en décembre 2017, son offre ayant été préférée à celle d’Atos.

Vu l’envergure mondiale des entreprises concernées, le marché ne doit pas seulement être approuvé par la CE mais aussi par les autorités antitrust australiennes, chinoises, israéliennes, mexicains, néo-zélandaises, russes, sud-africaines, turques et américaines. Les autorités responsables des investissements étrangers australiennes, canadiennes et russes doivent également donner leur feu vert.

Basé en France, le groupe Thales est actif dans les secteurs de l’espace, de l’aéronautique et de la défense. Le néerlandais Gemalto est notamment spécialiste de la fourniture d’éléments de sécurité pour les appareils liés à l’Internet des objets (IoT) et les téléphones mobiles.