Prix en hausse, choix limité, frein à l’innovation… La Commission Européenne (CE) s’inquiète des conséquences du rachat d’Arm par Nvidia pour l’industrie des semi-conducteurs et décide l’ouverture d’une enquête approfondie.

Dans un communiqué, la CE explique qu’elle redoute de voir Nvidia restreindre à ses concurrents l’accès aux technologies d’Arm.

La proposition de rachat d’Arm par Nvidia pour 40 milliards de dollars a été annoncée il y a plus d’un an. Elle a suscité depuis des réticences de la part des organismes de régulation mais aussi des géants du secteur comme Google et Microsoft, qui poussent apparemment à faire abandonner la transaction.

Les services de régulation de la concurrence de la CE ont déjà procédé à un premier examen de l’offre de rachat, et Nvidia a offert des concessions au début du mois.

Les autorités européennes ont expliqué que les promesses de Nvidia « ne suffisent pas à dissiper de sérieux doutes sur les effets de la transaction ».

Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la CE en charge de la concurrence, a souligné que si les deux sociétés Arm et Nvidia ne sont pas directement rivales, les licences de propriété intellectuelle de la première sont importantes pour les concurrents de la seconde.

« Notre analyse montre que le rachat par Nvidia pourrait mener à un accès restreint ou dégradé aux licences de propriété intellectuelle d’Arm, avec des effets de distorsion sur de nombreux marchés où les semi-conducteurs sont utilisés », a remarqué Mme Vestager.

L’enquête de la CE « vise à assurer que les sociétés qui ont des activités en Europe continueront d’avoir réellement accès à la technologie nécessaire pour produire des semi-conducteurs de pointe à des prix concurrentiels ».

Le résultat de l’enquête devrait être publié le 15 mars 2022.