Pour appuyer son offre de rachat de WhatsApp, le réseau social Facebook a fourni des « informations trompeuses » sur la façon dont il pourrait utiliser les données relatives à ses clients, a affirmé la Commission Européenne mardi 20 décembre.

Ces accusations portent sur le dossier de rachat fourni à la CE en 2014, dans lequel Facebook souligne être incapable d’établir un lien automatique entre les identités de ses utilisateurs et celles des utilisateurs de WhatsApp.

Dans son communiqué, la CE a mis en lumière une mise à jour récente des termes et conditions réglant l’emploi de WhatsApp qui permet de lier le numéro de téléphone d’un utilisateurs avec sa fiche d’identité Facebook. La CE a ajouté qu’elle estimait que cette technologie était très probablement disponible quand Facebook a communiqué son dossier en 2014.

« Contrairement à ce qu’a affirmé et répondu Facebook  pendant l’étude du dossier de rachat, la possibilité technique de l’établissement automatique d’un lien entre les fiches des utilisateurs de Facebook avec celle des utilisateurs de WhatsApp existait déjà en 2014 », précise la CE.

« A ce stade, la Commission s’inquiète donc de savoir si Facebook a intentionnellement, ou par négligence, soumis des informations incorrectes ou trompeuses à la Commission, en rupture avec ses obligations relatives aux règlement sur les rachats », ajoute le communiqué.

Facebook a maintenant jusqu’au 31 janvier pour répondre à la CE.

Inquiétudes sur le respect de la vie privée
Les accusations de la CE interviennent quelques jours après qu’un organisme consultatif de l’UE, le groupe de travail Article 29 (WP29), ait émis des doutes sur le fait que le partage de données par WhatsApp soit véritablement bloqué dans l’UE.

Dans une lettre à l’entreprise la semaine dernière, le WP29 exige des « clarifications précises » sur la façon dont WhatsApp partage des données sur ses clients dans l’UE. Le groupe de travail ajoute qu’il s’inquiète toujours du fait que « des échanges de données puissent toujours avoir lieu entre WhatsApp et Facebook pour d’autres buts que d’améliorer les produits et les offres publicitaires liés à Facebook. »

Le service de téléphonie-messagerie sur mobile avait affirmé en novembre qu’elle cessait de partager des données sur ses utilisateurs dans l’UE. En réponse de quoi le WP29 avait demandé des garanties supplémentaires et réclamé « des informations complètes » sur la façon dont l’entreprise compte utiliser ses fichiers clients dans l’avenir.

Le WP29 a lancé une enquête sur les pratiques de Facebook relatives à la vie privée en octobre dernier à la suite d’un changement relatif à la politique officielle de WhatsApp en la matière publié en août. Le WP 29 estimait que ces modifications ouvriraient la porte à un partage des données WhatsApp, dont des numéros de téléphone, avec d’autres sociétés du groupe Facebook.