Iliad serait prêt à revoir à la hausse son offre de rachat de T-Mobile US, le 4e opérateur mobile américain, après un premier refus de son propriétaire actuel, Deutsche Telekom, selon Reuters. L’opérateur français cherche des partenaires financiers industriels, y compris outre-Atlantique, a en outre confirmé le directeur financier Thomas Reynaud. « L’offre que nous avons réalisée (..) est toujours aussi pertinente. Maintenant, elle peut évoluer, pas spécialement en termes de valeur, mais en termes de pourcentage du capital », a simplement déclaré le directeur financier lors d’une conférence de presse.

Lors de sa première offensive, fin juillet, Iliad avait offert 33 dollars par action en échange de 56,6% du capital de T-Mobile, offre jugée insuffisante par Deutsche Telekom. Selon Bloomberg, le groupe allemand serait en revanche plus réceptif à une offre « réaliste » entre 35 et 40 dollars l’action.

Iliad pourra-t-il suivre ? S’il ne refuse pas de revoir ses propositions à la hausse, le groupe s’est clairement fixé un plafond à ne pas dépasser. Acteur le moins endetté du secteur télécom en Europe (934 millions d’euros, soit un ratio de 0,75), le propriétaire de Free et Free Mobile se refuse à emprunter au-delà de 4,5 fois son résultat d’exploitation et exclut une augmentation de capital supérieure à deux milliards d’euros.

Cette modération ne suffit pas apparemment à calmer les investisseurs, inquiets de voir Iliad s’aventurer en terrain dangereux alors que Bouygues, à prendre sur un marché français à consolider, semblait un objectif bien plus à sa portée. Mais le groupe a officiellement renoncé à s’agrandir dans l’Hexogone. Et l’action, plombée de surcroît le par l’annonce le 29 août d’un premier semestre 2014 moins bon que prévu, a perdu un quart de sa valeur depuis l’annonce la fin juillet.

En attendant qu’Iliad se remanifeste envers T-Mobile, le groupe américain pourrait être la cible d’autres acheteurs, comme la société de TV par satellite Dish Network. En revanche, Sprint, le 3e opérateur américain, a jeté l’éponge au moins pour un temps En revanche, Sprint, le 3e opérateur américain, semble avoir jeté l’éponge au moins pour un temps, peut-être en raison d’incertitudes sur la régulation.

T-Mobile, redevenue profitable au second trimestre et riche d’une croissance de sa base d’abonnés supérieure à celle de ses concurrents américains, semble avoir retrouvé la santé. Le groupe, cependant, ne pourra probablement continuer seul : il va devoir en effet affronter AT&T et Verizon Wireless, deux concurrents bien plus puissants, qui se préparent à enchérir pour l’achat de nouveaux spectres.