Huawei fait monter la pression judiciaire contre les sanctions imposées par le gouvernement américain en demandant à un tribunal d’affirmer que la loi qui interdit aux agences fédérales d’acheter le matériel du constructeur est anticonstitutionnelle. La direction demande par ailleurs à Washington de faire cesser sa « campagne d’État » contre l’équipentier.

Le groupe chinois a déposé le 29 mai une demande  de « jugement sommaire » dans le cadre de sa contestation portant sur la constitutionnalité d’éléments du 2019 National Defense Authorisation Act (NDAA). Cette action fait suite au procès déjà intenté en mars contre ce texte.

Le NDAA, qui distingue nommément Huawei, interdit non seulement aux agences gouvernementales d’acheter les équipements et les services du fabricant, mais les empêche également de passer des contrats ou d’accorder subventions ou prêts à des tierces parties qui achèteraient des équipements ou services Huawei – même si ces transactions n’ont aucun impact ou lien avec le gouvernement américain, affirme le constructeur dans un communiqué.

« Le système judiciaire est la dernière ligne de défense de la Justice, a expliqué Song Liuping, directeur juridique du groupe. Huawei a confiance dans l’indépendance et l’intégrité du système judiciaire américain. Nous espérons que les erreurs contenues dans le NDAA pourront être corrigées par la cour. »

Fausse sécurité
Song Liuping a expliqué lors d’une conférence de presse que le prétexte de cybersécurité qui justifie l’embargo contre Huawei n’est qu’une excuse et « ne fera rien pour rendre les réseaux plus sûrs. Il offre un faux sentiment de sécurité, et détourne l’attention des véritables défis auxquels nous faisons face. »

« Les politiciens aux États-Unis utilisent la force d’une nation entière pour tomber sur le dos d’une société privée, a continué M.Song. Ce n’est pas normal. On n’a quasiment jamais vu ça dans l’Histoire. »

Song Liuping a réitéré une nouvelle fois que Washington n’a « fourni aucune preuve démontrant que Huawei présente une menace pour la sécurité. Pas de fumée. Pas de feu. Juste des spéculations. »

Concernant l’ajout d’Huawei sur une liste noire du Département du Commerce américain il y a deux semaines, M.Song a affirmé : « Voilà qui présente un dangereux précédent. Aujourd’hui, c’est les télécoms et Huawei. Demain, cela pourrait être votre industrie, votre société, vos consommateurs. »