L’opérateur indien Essar Telecom vient de passer un accord visant à la revente pour 120 millions de dollars de yuMobile, le troisième opérateur mobile kényan, à ses concurrents locaux Safaricom et Airtel.

Approuvé par la Communication Authority (CA), l’autorité de régulation kényane, l’accord donne à Safaricom le contrôle des réseaux et de l’équipement informatique de yuMobile, tandis qu’Airtel acquiert la licence GSM et les abonnés mobiles. Le marché doit être bouclé au troisième trimestre, une fois les conditions exigées par la CA satisfaites.

Si l’on en croît les médias locaux, l’une de ces conditions est le règlement des droits de licences encore impayés par yuMobile. Safaricom et Airtel vont devoir ainsi débourser chacune jusqu’à 5,4 millions de dollars.

Une autre exigence de la CA, à laquelle le P-dg de Safaricom Bob Collymore était à l’origine opposé avant de s’incliner, est l’ouverture à la concurrence du système de transfert d’argent M-Pesa, extrêmement populaire. Les abonnés à des services rivaux gérés par Airtel, Telkom Kenya Orange et d’autres MVNO peuvent désormais déposer et retirer de l’argent auprès d’agents M-Pesa.

« Nous pensons que la transaction avec Safaricom et Airtel va aider la consolidation nécessaire du marché des télécoms mobiles kényan et offrira aux clients un choix plus réduit d’opérateurs, mieux équipés pour améliorer le service et offrir un éventail plus large de produits », a commenté Firdhose Coovadia, membre du conseil d’administration d’Essar Capital (contrôlé par le fond Essar Global Fund Limited, EGFL) après conclusion du marché.

Selon les termes de l’accord, près de 90 % des employés de yuMobile vont rejoindre les rangs de Safaricom et Airtel.

Selon GSMA Intelligence, yuMobile offrait 2,6 millions de connexions fin mars 2014, loin derrière les 21,6 millions du leader Safaricom et les 5,3 millions d’Airtel. Orange (Telkom Kenya) se plaçait en quatrième position avec 2,5 millions.

La nouvelle cession est cohérente avec les objectifs stratégiques d’Essar, qui souhaite alléger son portefeuille d’activités de télécoms globales. EGFL a ainsi vendu en juillet dernier la société américaine d’outsourcing Aegis à Teleperformance pour 610 millions de dollars.