Orange et Didier Lombard, ex-pdg de ce qui était à l’époque France Telecom, figurent parmi les prévenus au procès qui doit s’ouvrir prochainement suite à la vague de suicides (le dossier traite de 19 décès, 12 tentatives, sans compter 8 cas de dépression ou arrêts de travail) qui a touché l’opérateur il y neuf ans.

Dans un communiqué, le syndicat CFE-CGC explique avoir été informé qu’Orang et sept dirigeants et cadres, dont M.Lombard, auront à se défendre des accusations de harcèlement moral, ou de complicité de harcèlement moral.

« La responsabilité morale des sept prévenus dans la crise sociale et ses conséquences les plus tragique, les suicides de nos collègues, est avérée, explique le communiqué. Il appartient désormais à la justice de se prononcer sur leur responsabilité pénale. »

Après une longue enquête, les magistrats français ont annoncé que l’affaire sera portée en correctionnelle, avec un jugement probablement rendu en 2019, selon le syndicat.

La vague de suicide a frappé les salariés de France Telecom pendant une phase de restructuration menée en 2008 et 2009 qui prévoyait notamment 22 000 suppressions de postes.

Suite aux accusations portées à l’époque par les syndicats et la presse, plusieurs hauts cadres avaient quitté l’entreprise, dont Didier Lombard et son adjoint Louis-Pierre Wenes, lui aussi poursuivi.

Didier Lombard avait été notamment très critiqué pour des propos tenus en octobre 2006 devant une association de cadres de France Telecom. Il avait alors affirmé « qu’il ferait les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte ».

Suite à sa nomination au poste de pdg de l’opérateur en 2010, Stéphane Richard avait promis de redonner le moral aux employés.

Le groupe Orange nie aujourd’hui toutes les accusations portées contre lui dans cette affaire et affirme qu’il expliquera sa position au public lors des audiences qui se tiendront dans les prochains mois.