L’acquisition d’EE, n°1 du mobile britannique, par British Telecom est une transaction réglée, pour un montant final de 12,5 milliards de livres (16,75 milliards d’euros). A l’état-major de BT, c’est l’euphorie. « Pour nous, il s’agit vraiment de services convergents, jubile Gavin Patterson,directeur-général de BT. Nous ne proposons pas seulement des offres groupées de 2, 3 ou 4 produits aux clients, mais un service innovant et transparent. Et tout cela va au-delà des services convergents : nous parlons de réseaux convergents. »

Gavin Patterson a expliqué en outre que la marque EE persisterait, « certainement à court terme », et qu’il envisagerait la « bonne combinaison pour que les marques avancent ». Il a noté que la société a déjà l’habitude d’associer plusieurs marques dans ses opérations, par exemple avec BT et Plusnet sur le marché internet grand public.

Attention toutefois, le marché n’a pas reçu l’accord officiel, notamment celui de la CMA (Competition & Markets Authority) britannique. La vente ne sera donc pas bouclée avant la fin de l’année financière 2015/2016 de BT, selon le temps que prendra l’examen par la CMA.

Gavin Patterson explique que l’accord va placer le Royaume-Uni à égalité avec les autres pays d’Europe, qui comptent de nombreux opérateurs combinant fixe et mobile. « Nous sommes restés en dehors pendant 15 ans. Il y a quantité de précédents de ce type en Europe », a-t-il ajouté.

L’accord, bien entendu, ne fait pas que des heureux. « Il va créer quatre Davids et un Goliath », a ainsi commenté Vittorio Colao, P-dg de Vodafone.

Le paiement sera assuré en cash et en actions. A terme, Deutsche Telekom (DT) détiendra une part de 12 % dans BT (et un représentant non-exécutif au conseil d’administration), contre 4 % à Orange.

Pour une période de trois ans, DT ne pourra pas augmenter sa part au delà de 15 % et Orange au-delà de 4 %, et les deux socités ne pourront vendre de parts pour respectivement 18 et 12 mois, bien qu’Orange puisse vendre des parts à DT dans la limite des 15%. C’est d’ailleurs la seule façon autorisée pour que DT puisse atteindre le plafond.

Dans un communiqué, Tim Hoettges, DG de Deutsche Telekom, a dit que le marché conclu ne se borne « pas seulement » à la création d’un opérateur intégré dans « la deuxième économie d’Europe » : « Nous serons le plus gros actionnaire individuel dans BT et nous allons poser les fondations qui permettront à nos deux sociétés de travailler ensemble dans le futur. »

Chez Orange, plus terre à terre, on remarque que le marché « nous permettra de renforcer nos comptes, ce qui va nous donner une marge de manœuvre supplémentaire sur nos marchés. » « En conservant une part significative dans BT, continue Stéphane Richard, P-dg d’Orange, nous sommes en position de bénéficier des synergies de cette opération qui mène à la création du premier opérateur convergent fixe et mobile au Royaume-Uni. »