Deux milliards de dollars : c’est le manque à gagner causé à Broadcom par l’interdiction faite par Washington aux sociétés américaines de vendre des biens et services à Huawei. Le fabricant de composants américain a revu en effet à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires annuels, désormais annoncées à 22,5 milliards contre 24,5 prévus auparavant.

Selon le pdg de Broadcom, Hock Tan, les marchés passés avec Huawei ont représenté un CA  de 900 millions de dollars lors de l’année fiscale précédente (terminée en novembre), soit 4,3 % du CA total, selon le Wall Street Journal (WSJ).

Hock Tan a expliqué que les clients de Broadcom, pour la plupart des équipementiers, ont adopté une politique d’achat plus prudente en mai, avant même l’embargo contre Huawei, et la situation a empiré depuis.

« En ce qui concerne les semi-conducteurs, il est clair que le conflit commercial sino-américain, dont l’embargo sur les exportations vers Huawei est un élément, crée de l’incertitude économique autant que politique et réduit la visibilité pour les équipementiers d’envergure mondiale », a précisé M.Tan.

Des analystes consultés par le WSJ estiment que les retombées négatives dont souffre Broadcom pourraient s’étendre dans l’industrie. D’autres grands acteurs du secteur comme Qualcomm et Intel pourraient en effet être amenés à revoir leurs propres prévisions.

A l’autre bout de la longue chaîne industrielle des télécoms,  l’opérateur américain Verizon se trouve lui-aussi touché : Huawei lui réclamerait en effet depuis février un milliard de dollars pour les droits d’utilisation de plus de 230 brevets, allant de l’utilisation de technologies de coeur de réseau aux équipements IoT en passant par les réseaux mobiles, explique le WSJ.

Des représentants de Huawei et Verizon se seraient entretenus du dossier la semaine passée à New York, rapporte le WSJ.