Inquiet d’un retard possible du Royaume-Uni dans le déploiement de la 5G, le Premier ministre britannique Boris Johnson semble décidé à laisser les opérateurs locaux traiter avec Huawei, rapporte le Times.

Citant des sources bien placées proches du gouvernements et des services de sécurité britanniques, le quotidien anglais affirme que Boris Johnson, après consultation des ministres concernés, suivra l’exemple de Theresa May. La précédente occupante du 10 Downing Street avait autorisé Huawei à équiper des parties « non critiques » de réseaux, conformément à la décision prise par le National Security Council (NSC) en avril.

Une décision formelle du NSC est attendue en novembre, ajoute le Times.

Boris Johnson avait expliqué en juillet lors de sa prise de fonction qu’il voulait se donner le temps d’étudier le dossier, décision qui a retardé une décision officielle sur la participation d’Huawei au déploiement de la 5G.

Il semble cependant que le Premier ministre ait décidé d’autoriser Huawei à travailler avec les opérateurs, faute d’alternative viable. Une des sources du Times estime ainsi qu’il n’existe pas de « bonne alternative » à certaines technologies présentées par l’équipementier chinois, ajoutant que l’Occident a « commis une bourde en laissant Huawei développer un quasi-monopole dans ce secteur ».

Il se peut cependant que Boris Johnson soit soucieux de ne pas se mettre à dos Washington, embarqué dans une campagne mondiale affirmant qu’Huawei utilise ses équipements pour espionner au profit du gouvernement chinois.

Un responsable du renseignement a indiqué au Times que le Royaume-Uni a les moyens techniques de se protéger des risques potentiellement présentés par Huawei, mais qu’une décision pourrait avoir des conséquences politiques contrariant « notre allié stratégique le plus proche, les États-Unis ».

A noter par ailleurs que le 25 octobre, ARM, un spécialiste de la conception de composants basé au Royaume-Uni, est revenu sur sa décision de ne plus travailler avec Huawei, arguant que ses technologies, cruciales pour le développement de puces destinées aux smartphones du fabricant chinois, ne sont pas couvertes par l’interdiction d’exporter faite aux industriels américains.