Le gouvernement chinois a ordonné à tous ses organes publics de remplacer leurs équipements informatiques et logiciels importés par des solutions locales dans les trois ans, assure un article du Financial Times (FT).

L’opération apparaît comme une évidente mesure de représailles suite aux diverses mesures de rétorsions décidées par Washington contre Huawei et vise à porter un coup aux grandes sociétés américaines comme Microsoft, HP et Dell.

L’ordre donné par le gouvernement chinois date de plusieurs mois déjà, mais les détails n’ont été révélés que récemment après que des employés de deux sociétés de cybersécurité aient fait part de confidences de leurs clients au FT.

Beijing a apparemment fixé des objectifs précis pour le remplacement des technologies non domestiques, donnant un coup de pouce aux sociétés comme Huawei et ZTE qui se retrouvent en difficulté aux États-Unis et sur d’autres marchés internationaux, alors que Washington fait pression sur ses alliés.

Vaste programme
Selon des analystes de China Securities cités par le FT, entre 20 et 30 millions d’appareils devraient être remplacés dans les bureaux de l’État chinois, dont la moitié en 2021.

Le matériel, cependant, ne représente pas le plus grand défi. Les administrations gouvernementales utilisent en effet déjà des PC Lenovo. C’est dans le logiciel que le bât risque de blesser : la plupart des organes officiels font appel à Windows ou macOS, qui devront être remplacés par des OS développés localement. Si une alternative existe déjà sous la forme de Kylin OS, ce système ne s’appuie aujourd’hui que sur une communauté restreinte de développeurs.