Netflix, le géant américain de la vidéo à la demande (VOD), débarque en France en novembre sur les mobiles et les box de Bouygues Télécom. Pour l’opérateur français, c’est un nouvel atout de choix. Bouygues Télécom n’est en effet que numéro quatre du marché fixe, derrière Orange, Free et SFR, et a besoin de se renforcer. Côté mobile, Bouygues Télécom est troisième et doit fait face à une forte pression sur le prix des forfaits. De plus, la société doit justifier d’importants investissements dans le réseau 4G. Sur ce marché difficile, Netflix représente à l’évidence une sérieuse valeur ajoutée.

Pour emporter le marché, Bouygues aurait accepté semble-t-il un commissionnement moins élevé que la norme. Selon le quotidien Les Echos, Netflix reverserait environ 10 % du montant de l’abonnement à l’opérateur, quand le ratio habituel se situe plutôt autour de 30 %. Netflix, en échange, gagne évidemment un distributeur sur le marché français où beaucoup de consommateurs passent par les FAI pour accéder à la télé ou acheter des films et des séries…

Ce débarquement ne va pas cependant sans poser quelques questions de principe. C’est que le groupe américain va concurrencer les offres des câblo-opérateurs Orange et Numéricable, ainsi que la télé française traditionnelle, sans être soumis aux mêmes réglementations… Basé à Luxembourg, d’où le service est lancé, Netflix n’est pas obligé en effet de participer au financement de la création audiovisuelle en France ou de respecter des quotas culturels – contrairement aux autres acteurs de l’Hexagone. Ce qui fait réfléchir Fleur Pellerin, la ministre de la culture et de la communications. « Netflix doit contribuer à la production française et européenne, c’est le sens du dialogue avec eux», affirme-t-elle ainsi au journal 20 Minutes. En même temps, estime-t-elle, la concurrence présente «une opportunité de développement pour nos sociétés de production», qui «vont devoir se surpasser pour répondre à une demande de plus en plus forte de programmes. »