Si l’on en croit le témoignage d’un cadre d’Apple, Qualcomm aurait refusé de laisser installer ses puces dans la dernière gamme d’iPhones dans le cadre du conflit qui oppose les deux sociétés à propos de redevances liées à l’utilisation de licences.

Selon CNET, Jeff Williams, directeur d’exploitation d’Apple, a expliqué aux magistrats qu’Apple voulait installer à la fois des puces Intel et Qualcomm dans sa gamme 2018 d’iPhones, mais que le second fournisseur les lui avait refusés. Jeff Williams a ajouté qu’Apple n’est pas parvenu à trouver un accord avec Qualcomm depuis que la firme à la pomme a intenté un procès au fabricant de composants en janvier 2017, accusé de pratiques de cessions de licences anticoncurrentielles.

Jeff Williams a ensuite détaillé le fil des négociations relatives aux licences avec Qualcomm, notant qu’Apple a proposé à plusieurs reprises d’échanger l’exclusivité des composants contre un tarif plus abordable, afin de les garder à bord de ses appareils.

« Nous avions besoin de leurs puces…Nous n’avions pas beaucoup d’options », a précisé Jeff Williams à CNET.

Ces commentaires interviennent sur fond de procédure antitrust engagée par la Federal Trade Commission (FTC), le régulateur américain, qui accuse Qualcomm, tout comme Apple, de « livraisons et cessions de licences anticoncurrentielles » afin de maintenir sa domination sur le marché.

Qualcomm n’a pas encore eu l’occasion de présenter sa défense. Mais les déclaration de Jeff Williams contredisent le témoignage donné la semaine dernière par Steve Mollenkopf, le pdg de Qualcomm.

Selon Reuters, le pdg a expliqué que sa société avait cherché à signer un accord d’exclusivité avec Apple non pour évincer la concurrence mais plutôt pour récupérer un « versement incitatif » d’un milliard de dollars versé à Apple en 2011 afin d’aider à couvrir des frais liés au remplacement d’Infineon, précédent fournisseur de puces, par Qualcomm.

La déposition de Jeff Williams est également en contradiction avec des déclarations faites en juillet 2018 par Cristiano Amon, le président du directoire de Qualcomm. Il avait expliqué à l’époque que sa société serait heureuse de redevenir un fournisseur d’Apple « si l’opportunité se présentait ».

Steve Mollenkopf avait précisé plus tard qu’il n’y avait pas de raisons pour lesquels les deux entreprises devraient cesser de travailler ensemble, ajoutant qu’ « il est logique que que le leader technologique du marché mobile soit partenaire avec le leader produits. »