Le CA d’Alcatel-Lucent a baissé de presque 6 % au troisième trimestre, plombé en particulier par des investissements en baisse dans l’équipement 4G aux Etats-Unis. Mais un meilleur contrôle des coûts (dans le cadre du Shift Plan annoncé par l’entreprise) a fait grossir les marges et réduit le déficit de liquidités.

Le Shift Plan a pour objectif une réduction des coûts de 1 milliard d’euros sur la période 2013-15. Alcatel-Lucent est parvenue à réduire ses coûts fixes de 73 millions pendant le trimestre, ce qui amène le total provisoire à 645 millions d’économies sous la direction de Michel Combes. Une réduction supplémentaire de 14 % des dépenses SG&A (traduire : réduction des coûts de main d’œuvre) amène cependant le résultat opérationnel sur la période à une augmentation de plus de 50 % à 170 millions d’euros.

Le cash flow pendant le trimestre est passé à un déficit de 81 millions d’euros contre  227 millions de déficit il y a un an. Mieux : sans les charges de restructuration, Alcatel-Lucent pourrait repasser dans le vert, avec un petit (mais significatif) million d’euros de surplus, nette amélioration par rapport aux 116 millions de déficit annoncés à l’issue du troisième trimestre 2013.

Le fournisseur d’équipements franco-américain, bien qu’en progrès, n’est pas encore sorti d’affaire. L’entreprise affiche une perte nette de 18 millions d’euros pour le trimestre (à comparer avec les 200 millions perdus sur la même période de 2013). L’amélioration tient essentiellement à la baisse des coûts de restructuration, à une baisse des dépenses financières et à des modifications du plan de retraites.

La baisse de 5,9 % du CA  (à 3,25 milliards d’euros) n’en laisse pas moins planer une ombre sur une possible récupération. C’est en Amérique du Nord que le CA souffre le plus, avec une chute de 14 % à 1,36 milliards d’euros, attribuée par Alcatel Lucent a un ralentissement des ventes d’équipements LTE (4G), ainsi qu’au déclin des ventes de produits de transport IP.

En Europe, le CA a baissé de 13,5 % à 711 millions d’euros sur la même période. L’explication fournie tient cette fois à une baisse des recettes relatives aux services administrés.

Tout ceci explique pourquoi Michel Combes cherche la croissance au-delà de sa base traditionnelle de clients. « Nous avons ouvert le second chapitre du Shift Plan, a-t-il déclaré dans un communiqué. Nous allons maintenant focaliser notre attention sur l’innovation pour trouver la croissance destinée à répondre à nos ambitions stratégiques à l’intérieur et au-delà du secteur des télécoms. »