L’opérateur mobile français Orange appuie le décollage de la LTE-M (Long Term Evolution for Machines) en matière de technologie basse consommation à couverture étendue (low power wide area ou LPWA) en Europe, selon des informations communiquées à Mobile World Live.

Jusqu’à présent, Orange avait choisi de déployer la technologie LoRa en soutien au développement des services IoT  (Internet of Things, ou IoT) n’exigeant qu’un taux de transfert de données limité. A la différence de la LTE-M, LoRa est une technologie LPWA non-cellulaire utilisant du spectre non licencié. En dépit du manque de soutien du 3GPP, qui vise à standardiser le marché du mobile, LoRa a été largement adoptée dans le monde, avec des déploiements lancés en particulier par les opérateurs KPN, SoftBank et SK Telecom, en plus d’Orange.

En septembre, Orange a annoncé avoir dépassé ses objectifs en matière de déploiement LoRa au premier semestre 2016, avec 18 zones urbaines équipées en France, 1 300 localités étant désormais capables d’accéder au réseau. D’ici à fin janvier 2017, l’opérateur veut étendre ses réseaux LoRa à 120 autres zones urbaines, soit environ  2 600 localités.

Cela n’empêche pas Orange d’évaluer la LTE-M, technologie mobile « officielle » supportant les services LPWA. « Orange considère la LTE-M comme une technologie prometteuse pour l’évolution des réseaux mobiles IoT et a lancé des essais techniques », a ainsi confirmé un porte-parole de l’opérateur à Mobile World Live, sans donner cependant plus de détails.

La décision d’Orange de tester une technologie LPWA appuyée par le 3GPP n’est pas une grande surprise, le groupe ayant auparavant indiqué que la technologie LoRa était « complémentaire dans notre stratégie générale sur l’IoT ». Plus inattendu est le fait qu’Orange opte pour la LTE-M de préférence au NB-IoT (Narrow Band IoT), une autre technologie LPWA soutenue par le 3GPP. Le NB-IoT doit en autres être déployé commercialement l’an prochain en Europe par Deutsche Telekom et Vodafone, et éveille plus d’attention sur le Vieux Continent que la LTE-M.

Pour Orange, la LTE-M, qui accepte des débits de données de l’ordre de 100 kb/s, est plus indiquée que LoRa pour supporter des services gourmands en bande passante. Le NB-IoT devrait ressembler lui beaucoup à LoRa en termes de consommation d’énergie et de portée utile.

De façon intéressante, la double approche d’Orange en matière de LPWA fait écho à celle de SK Telecom. L’opérateur sud-coréen parie également sur LoRa et LTE-M pour ses services IoT basse consommation.

Tête de pont américaine
Pour l’heure, c’est aux États-Unis que la LTE-M a reçu le meilleur accueil (bien que les européens Telia et Telenor aient essayé la technologie à petite échelle). Le mois dernier, AT&T a pris de l’avance sur son concurrent Verizon en ouvrant un site commercial basé sur la LTE-M à San Francisco. AT&T affirme qu’il s’agit d’une première en Amérique du Nord et compte rendre la technologie disponible sur ses réseaux commerciaux en 2017. Verizon a riposté en signalant sa volonté d’ouvrir des réseaux commerciaux avant la fin 2016.