Les syndicats CFDT et Unsa, majoritaires chez SFR, ont donné le 5 août leur accord à la direction du groupe pour un plan prévoyant de ramener le nombre des salariés de 15 000 à 10 000 sous la forme de départs volontaires avant le 30 juin 2019.

Les conditions offertes aux candidats au départ s’inspirent de celles proposées en 2013, qui octroyaient 2 mois et demi de salaire par année d’ancienneté. Selon les Echos, l’opérateur aurait provisionné 600 à 800 millions d’euros sur deux ans pour financer le plan. Mais SFR en retirerait immédiatement 400 millions par an en réduction des coûts et retomberait vite sur ses pieds.

Le plan va se dérouler en trois volets. 1000 salariés (sur 4600) vont d’abord quitter les boutiques dès 2016, les filiales de distribution n’étant pas couvertes par l’accord signé lors du rachat du groupe par Altice en 2014. Patrick Drahi, son patron, avait alors promis de ne pas supprimer d’emplois avant le 1er juillet 2017. Dans le cadre du 2e volet, du 1er janvier au 30 juin 2017, SFR va proposer à 4000 employés un « plan de gestion prévisionnelle des emplois et compétences » (GPEC), qui doit permettre à chacun d’envisager sa future carrière (ou pas) en fonction de l’évolution à venir du groupe. A l’issue, les salariés concernés pourront opter pour un départ ou rester en profitant éventuellement d’un changement de carrière (formation ou mutation). Le 3e volet, ouvert au 1er juillet 2017, est un plan de départ volontaire classique touchant 4000 employés.

En contrepartie de la réduction d’un tiers de la masse salariale, les syndicats ont obtenus que SFR ne procéderait à aucun licenciement sec avant juin 2019 (mais le groupe pourrait y recourir ensuite si l’objectif du plan de départ signé n’était pas atteint). A noter cependant que cette clause serait considérée comme caduque en cas de consolidation du marché de 4 à 3 opérateurs.

Avant de conclure l’accord, les représentants des deux parties avaient rencontré Myriam El Khomri, ministre du travail, en début de semaine. Cette dernière s’est déclarée soucieuse de « veiller au dialogue social » et « au respect des engagements de SFR » concernant l’emploi, rapporte le Figaro.